31 Mar Le chêne vert du château de Saint-Denis-sur-Loire sauvé
Arbre remarquable, le chêne vert du château de Saint-Denis-sur-Loire est taillé depuis hier. Il pourra ainsi résister à encore bien des coups de vent.
Feuillu du 1er janvier au 31 décembre, ce chêne vert avait beaucoup plus de chance de pousser dans le bassin méditerranéen qu’au château de Saint-Denis-sur-Loire. Il est devenu l’un des arbres remarquables de Loir-et-Cher, grâce à un sylviculteur du XIXe siècle, qui l’a semé chez lui au retour de l’un de ses voyages.
Ce rare chêne vert a aujourd’hui sans doute près de 180 ans. Sa circonférence dépasse 3,75 mètres, mais, fragilisé par un champignon – amadouvier vivace – il a perdu plusieurs de ses branches, cassées par le vent. « Il était encore magnifique mais complètement déséquilibré : il était temps d’intervenir », présente Brigitte Ayguesparsse, propriétaire des lieux classés Monuments historiques et descendante du sylviculteur. Elle tient en effet à l’aspect du parc, ouvert au public en été, et surtout à la sécurité des visiteurs : « l’été dernier, on avait mis en place un périmètre de sécurité autour… »
“ C’est valorisant de travailler sur un arbre comme celui-là ”
Pour rééquilibrer et sécuriser l’impressionnant chêne vert, elle a fait appel à un spécialiste : Philippe Ratton. Bûcheron depuis 1986, il est installé à Chouzy-sur-Cisse. « C’est toujours valorisant de travailler sur un arbre et dans un site comme celui-là », se réjouit le professionnel, qui intervient aussi par exemple au château de Cheverny.
« Quand on vieillit, on est plus souvent malade, on a des problèmes d’arthrose, de vertèbres etc. Pour les arbres, c’est pareil. Avec le temps, ils ont des faiblesses mécaniques », décrit Philippe Ratton, passionné intarissable sur l’importance de la taille raisonnée.
« On va alléger sa structure au maximum et d’ici deux à trois ans, il aurait complètement refait son feuillage », précise le bûcheron, qui compte une journée et demie de travail pour ce chantier démarré ce mercredi. Un chantier exceptionnel sur lequel, il a fait intervenir un drone pour capturer quelques images et immortaliser le moment.
Pour lui, la taille d’un tel arbre s’apparente même à une « opération de sauvetage ». Les quelques branches mises au sol – au sens strict, elles sont broyées sur place – vont permettre au chêne vert de mieux repartir. Pour au moins 150 ans encore.
(*) Il figure dans le livre de la Société d’horticulture de Loir-et-Cher (CLD Éditions) répertoriant une centaine d’arbres dans le département. Il y est présenté comme « l’un des plus beaux de l’inventaire ».
